Cette association a pour objet la liberté de création des artistes dans le monde, notamment dans les pays du Maghreb et particulièrement la Tunisie. Elle a pour ambition de développer un large réseau de soutien à cette cause.

Elle se mobilise pour :

  • promouvoir la liberté de création et d’expression des artistes dans le monde;
  • lutter pour faire cesser la censure, combattre les lois et les réglementations visant à restreindre la liberté de création et d’expression des artistes;
  • défendre les artistes censurés ou persécutés.
  • sensibiliser l’opinion publique aux questions de la liberté de création et d’expression;
  • favoriser les rencontres entre professionnels, artistes, opérateurs culturels, universitaires, journalistes autour de la liberté de création et d’expression artistique.

Portraits : « Notre rôle consiste avant tout à tisser des liens »

Ils sont une poignée de membres, mais ils ont l’énergie d’une association qui joue dans la cour des grands. Ils sont quelques-uns aux manettes, une dizaine en coulisse et surtout tout un réseau, convaincus à leur cause : promouvoir la culture au cœur du Maghreb et en particulier en Tunisie.

Ce petit pays, coincé entre l’Algérie et la Libye tente de construire une nouvelle république après le printemps arabe de 2011. Alors que les premières élections municipales viennent de se tenir, la construction de l’espace public démocratique n’en est qu’à ses débuts. La Tunisie a dû simultanément faire face à la poussée de l’islamisme, aux attentats qui l’ont ensanglantée, à une économie exsangue, à un chômage de masse de sa jeunesse et à une pression des bailleurs de fonds internationaux. Comme les membres de l’association l’entendent régulièrement dans les rues, « la liberté ne donne pas à manger ». C’est vrai.

« La culture peut libérer et créer des individus libres. La culture crée de nouveaux imaginaires qui sont indispensables pour affronter le monde réel ».

Mais chacun d’entre eux croit au pouvoir émancipateur de la culture. C’est ce terreau commun qui les unit, alors qu’ils viennent d’horizons différents. « Nous avons cette conviction que la culture peut libérer et créer des individus libres. La culture crée de nouveaux imaginaires qui sont indispensables pour affronter le monde réel », résume Antoine Manologlou, le Président d’Artistes 100 frontières. « La société civile peut se mobiliser pour que la culture rayonne sur tous les territoires car elle sort des sentiers battus. Aider cette Société civile qui s’engage au travers de la culture, cette notre façon à nous de contribuer à la transition démocratique de la Tunisie », complète le Secrétaire général, Nils Pedersen. « D’autant que nous n’avons toujours pas digéré la réaction des autorités françaises lors du début de la Révolution : proposer des matraques plutôt qu’une main tendue, c’était franchement pathétique et bien loin de l’idée de la relation franco-tunisienne que nous souhaitons » tient à poursuivre Nils. « Le rôle de notre association est de créer des synergies entre artistes et établissements français et maghrébins » complète Monia Triki, Vice-Présidente.

L’association accompagne ainsi Ness El fen dans l’organisation de son festival de danse et de documentaires. Chaque année, elle propose à des artistes français de venir en Tunisie, découvrir le travail de jeunes artistes tunisiens. Monia Triki explique ainsi : « notre vocation est d’accompagner des artistes, en particulier des artistes émergents maghrébins, dans le début de leur parcours. Cet accompagnement passe par la rencontre et la transmission en particulier d’artistes européens. Si certains artistes tunisiens ne peuvent pas facilement quitter le pays en raison des difficultés à obtenir des visas, le projet permet de provoquer des rencontres, des échanges, des synergies. » La force d’Artistes 100 frontières tient en effet à sa capacité de mobilisation. En à peine 3 ans, l’association a réussi à mobiliser des dizaines d’artistes français en Tunisie comme Maguy Marin, Stanislas Nordey, Angelin Preljocaj, Maguy Marin, Blanca Li, Rachid Ouramdane, Julie Gayet ou encore Abdellatif Kechiche.  « Artistes 100 frontières fonctionne avec peu de moyens mais avec force et inventivité. Nous devons nous réinventer en permanence pour permettre à ces projets d’exister, malgré toutes les difficultés que nous pouvons rencontrer. Et c’est pour cela que les artistes viennent avec nous en Tunisie. Car ils savent que nous mettons d’abord toute notre énergie et notre engagement pour faire vivre ces projets et accompagner les jeunes artistes du Maghreb, pour qu’ils puissent créer en toute liberté, en s’ouvrant au monde » conclut le trio.

« Nous mettons d’abord toute notre énergie et notre engagement pour faire vivre ces projets et accompagner les jeunes artistes du Maghreb, pour qu’ils puissent créer en toute liberté »

« Notre soutien à Ness El Fen est un début structurant, mais nous avons envie d’aller encore plus loin », poursuit Monia. En effet, Artistes 100 frontières a mille idées en stock. Encore faut-il pouvoir les mettre en œuvre. « Notre rôle consiste avant tout à tisser des liens. Quand on regarde la longue liste des artistes qui ont coopérés avec le tissu culturel tunisien, on peut se réjouir » indique avec fierté Antoine, animé par cette envie de transmettre, de dialoguer et d’échanger avec les publics les plus larges possibles. C’est ainsi que l’association met en relations artistes, professionnels de la culture et le réseau des entreprises mécènes et des fondations. Par la seule force de leurs convictions et de leur engagement sincère. « S’impliquer quand on n’a pas d’enjeux personnel, cela démultiplie notre engagement. On en revient à l’essence même du bénévolat. Chacun vient aider en fonction de son temps et de ses compétences » résume Nils.

Mai 2018 


Association déclarée le 31 juillet 2015 à la Préfecture de Police de Paris sous le numéro W751230334

Siret : 824 911 408 00014