#Libre de penser / Libre de Danser – 1er-3 mai 2015
4e édition d’Al Kalimat, le Marathon des mots de Tunis
En réaction à l’attentat meurtrier au Musée du Bardo survenu le 18 mars, une nouvelle édition du festival Al Kalimat s’est décidée dans l’urgence pour réagir, pour résister, pour dire la solidarité avec les Tunisiens par la présence d’écrivains, d’intellectuels, d’artistes d’ici et d’ailleurs qui vont intervenir, pour une partie de la programmation, sur le lieu même de cette attaque innommable.
Depuis quatre ans, le Marathon des mots accompagne Al Kalimat, le Marathon des mots de Tunis. Face aux attentats du Bardo, il nous a semblé essentiel de ne pas se résoudre et de se battre ensemble pour proposer dès ce mois de mai, à quelques semaines du Marathon des mots à Toulouse, une nouvelle édition de ce festival tunisien qui fait aussi écho au travail de l’association Ness el Fen tout au long de l’année pour la liberté de création.
Ainsi la thématique choisie “Libre de créer” est l’occasion de rassembler des écrivains, des artistes et des intellectuels de tous horizons. Nous le disions il y a quatre ans à la création d’Al Kalimat et notre engagement reste résolument le même, à l’heure où la Tunisie subit comme la France, le Kenya, le Danemark des attentats sanglants : « Ici à Tunis a commencé la vraie révolution : celle des mots, portés par des voix souvent simples, jeunes, anonymes qui se sont élevées pour mettre fin à la dictature et pour réclamer la démocratie. Ici, à Tunis, et malgré les difficultés de tous ordres, chaque voix compte désormais. Tel est du moins le fondement d’une révolution qui est passée par l’expression, par le pouvoir des mots, y compris ceux de la blogosphère, par celui de voix qui se sont hissées aux oreilles du monde entier, des voix hautes. »
À Tunis, pendant Al Kalimat, on entend comme chaque année des textes en français comme en arabe, avec la présence de nombreux intellectuels et écrivains dont le Prix Goncourt Atiq Rahimi. Nous rendons hommage, en ouverture, à une grande conscience tunisienne Abdelwahab Meddeb, disparu récemment – et à l’habitude, la jeunesse sera au rendez-vous des nombreuses propositions artistiques menées par Ness El Fen, en parallèle de son édition de « Tunis capitale de la danse »…
Rendez-vous donc pour cette 4e édition, décidée dans l’urgence d’une réponse à l’obscurantisme et au fanatisme, faite d’échanges, de rencontres et de lectures. Pour réussir à faire entendre de nouveau, trois jours durant, au cœur de Tunis des écrivains, des intellectuels et des artistes au combat pour la liberté de créer, de filmer, de dessiner, de danser, tout simplement de s’exprimer…